Quels arbres ou arbustes planter dans un jardin pour attirer les oiseaux ?

Les oiseaux qui s’épanouissent dans un jardin ne se contentent pas d’être un véritable plaisir pour les yeux et les oreilles. Ce sont des hôtes très utiles pour la nature, qui peuvent être considérés comme les piliers de la biodiversité. Dans ce contexte, il apparaît naturel d’aménager son extérieur pour leur offrir un environnement confortable. Pour y parvenir, il est possible de planter certains arbres ou arbustes et de favoriser leur développement.

 

Rouge-gorge, tourterelle, mésange… Pourquoi les attirer ?

La plupart des oiseaux sont les amis des jardiniers. Ils se nourrissent essentiellement d’insectes nuisibles susceptibles de dégrader les plantes lorsqu’ils sont trop nombreux, comme les pucerons, les araignées rouges et les limaces. Ils jouent également un rôle important dans la dissémination des graines et le développement de certaines espèces végétales. Les observer est une activité agréable et source d’enrichissement, notamment pour les enfants. Malheureusement, ils subissent de nombreux bouleversements induits par les humains, qui peuvent dégrader leur écosystème naturel. Dans les zones urbaines dépourvues d’espaces verts, les jardins peuvent devenir des refuges à part entière.

 

Quelles sont les règles pour bien les accueillir ?

Pour faire de son jardin un lieu attrayant pour les oiseaux, il ne suffit pas de leur offrir de quoi se sustenter. Les espèces les plus fragiles ont besoin de trouver des abris sûrs pour se reposer et nidifier.

 

Le meilleur moyen de concilier ces besoins est de planter des arbres, des arbustes ou des haies qui pourront non seulement fournir de la nourriture, mais également des refuges naturels.

 

La manière dont les espaces extérieurs sont entretenus est déterminante. L’utilisation de produits chimiques et de pesticides est formellement déconseillée, car ces derniers détruisent les sources de nourritures potentielles des espèces insectivores. De plus, ils peuvent contaminer les baies, les graines et les fruits dont se nourrissent les espèces frugivores et granivores.

 

Dans la mesure du possible, il est recommandé de multiplier les variétés d’arbres et arbustes afin de couvrir les besoins de chaque espèce. Bien sûr, l’objectif est également de sélectionner des végétaux en fonction de l’envergure du jardin. Si la surface disponible est supérieure à 300 m2, il est possible d’envisager la plantation d’un ou deux grands arbres, comme des conifères propices à la nidification des grives, des fauvettes et des merles. Lorsque l’espace est plus restreint, des haies composées d’arbustes fruitiers seront parfaitement adaptées.

 

Il est essentiel de couvrir toutes les saisons en choisissant des végétaux capables de fleurir en hiver, pour offrir des sources de nourriture constantes. Les arbres persistants, comme le laurier sauce, sont également intéressants grâce à leur feuillage bien dense toute l’année. Ils peuvent réduire la visibilité des prédateurs et fournir de précieuses cachettes.

 

Attention à bien respecter les calendriers de taille pour éviter de faire fuir nos amis à plumes en pleine période de nidification ! De même, l’abattage doit être raisonné, en conservant au maximum les souches. Ces dernières deviendront de véritables hôtels à insectes et, par la même occasion, des réserves appréciables de nourriture.

 

Les variétés d’arbres et d’arbustes à privilégier

Avant toute chose, la sélection des espèces végétales doit reposer sur les contraintes climatiques et le type d’exposition. En respectant ces règles, il sera plus facile d’assurer un développement harmonieux et esthétique des différentes plantes. Voici dix variétés à considérer pour créer un environnement adapté aux besoins des oiseaux.

 

Le houx

Bien que cette plante sauvage se trouve essentiellement dans les forêts, elle est de plus en plus utilisée pour créer des haies d’ornement. Pour créer de superbes dégradés de verts, il est possible d’associer plusieurs variétés. Les grives, les merles et les étourneaux sont très friands des petites baies rouges qui apparaissent dès l’entrée de l’automne et persistent tout l’hiver.

 

Il ne faut pas se fier aux feuilles épineuses qui semblent à première vue hostiles à la nidification. Au contraire, ce feuillage protège à merveille les oisillons des prédateurs.

 

Pour le jardinier, le principal avantage du houx est sa croissance rapide dans toutes sortes de milieux et d’expositions. Il se plaît aussi bien dans les espaces ensoleillés que dans les zones d’ombre. Facile à cultiver, sa période de plantation idéale se situe au début du printemps. En revanche, il faut absolument varier pieds mâles et femelles pour obtenir des fruits.

 

Le sureau

Voici encore un arbre dont les baies raviront de nombreuses espèces. Aisément reconnaissables et repérables grâce à leur couleur ébène, les fruits du sureau sont très nutritifs et contiennent une grande quantité d’antioxydants. Ils se forment dès la fin de l’été et tout au long de l’automne. Très facile d’entretien et robuste, le sureau peut être installé dans des jardins de toutes tailles. Il s’acclimate bien à des environnements très différents et supporte le gel. Cet arbuste décoratif offre une floraison spectaculaire au printemps, dont le parfum suave attire les insectes pollinisateurs. En plantant cet arbre, il est possible d’attirer des fauvettes et les grives.

 

Le chêne

C’est un arbre imposant qui a besoin de beaucoup d’espace pour s’épanouir. Sa taille peut dépasser huit mètres à l’âge adulte. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui le rend adapté à la nidification des mésanges, des pics et des éperviers. Les glands constituent la base de l’alimentation de certaines espèces, comme les geais. Le chêne nécessite une exposition ensoleillée et un sol bien drainé. Pour se densifier convenablement, il doit être planté à distance des autres spécimens.

 

L’argousier

Les espèces frugivores, comme les merles et les jaseurs, seront très certainement attirées par l’arbousier. Parfois appelé « ananas de Sibérie », cet arbuste donne d’importantes grappes de fruits, également comestibles pour l’homme. Cette abondance permet de partager les récoltes, d’autant plus que le fruit de l’argousier peut se consommer de différentes manières pour varier les recettes. Il est aussi succulent en jus qu’en compote et peut servir de base à la préparation de nombreuses recettes. L’argousier est idéal pour nourrir les oiseaux en hiver, car ses fruits peuvent persister jusqu’au mois de février. Peu exigeant, il s’accommode des climats rigoureux et de la sécheresse, à condition d’être planté dans une terre suffisamment riche.

 

Le sorbier des oiseleurs

Irrésistible pour les espèces granivores, cet arbuste porte bien son nom. On le trouve principalement dans les régions qui bordent l’Atlantique. Ses fruits, appelés « sorbes » s’apparentent aux groseilles. Les merles et les grives en sont friands en dépit de son acidité. Issu de la même famille que le cerisier, le sorbier s’adapte à de nombreux environnements, à condition de bénéficier d’un sol frais et bien drainé.

 

Le cognassier du Japon

Dès la fin de l’hiver, cette variété originale donne des fruits généreux qui ressemblent aux coings. Les amateurs apprécieront sa floraison très parfumée. Grâce à son feuillage dense et épineux, il peut être utilisé pour former des haies compactes et répressives pour délimiter un terrain et, bien sûr, servir d'abris aux oiseaux. Plantez le cognassier à l'abri du vent, de préférence en plein soleil.

 

Le chèvrefeuille

Cette plante grimpante constitue un abri de choix pour les pucerons et les mésanges… qui en raffolent. Le parfum intense de sa floraison semble captiver les colibris, qui voltigeront de fleur en fleur offrant un merveilleux spectacle aux enfants. Pour favoriser l’épanouissement du chèvrefeuille, il est conseillé d’installer des structures de soutien, comme des tuteurs ou des jardinières équipées de croisillons.

 

Le laurier sauce

Que ce soit pour constituer une haie ou protéger son espace extérieur, le laurier sauce est tout indiqué. Cet arbre persistant au feuillage imposant est l’un des refuges favoris des fauvettes et des ramiers, qui n’hésitent pas à y faire leur nid. Le laurier sauce donne de petites baies qui virent au noir lors de la période de maturité qui s’étend du printemps à l’automne. Les feuilles peuvent être utilisées en cuisine, pour rehausser un bouquet garni. En prime, la floraison printanière attire de nombreux insectes fort utiles en période de nourrissage des petits.

 

Le groseillier à fleurs

Avec sa floraison en grappes, il est parfait pour dynamiser et embellir un jardin. Il peut même constituer à lui seul un massif flamboyant, grâce à une croissance pouvant atteindre deux à trois mètres de hauteur. Il donne des fruits succulents pour nos amis à plumes, mais indigestes pour l’homme. L’entretien du groseillier à fleurs est relativement facile, notamment parce qu’il ne nécessite pas de taille drastique.

 

Le bambou sacré

Il ne faut pas se fier à sa dénomination : le bambou sacré ne fait pas partie de la famille des graminées. De l’automne à l’hiver, il se pare d’une multitude de fruits rouges vifs que l’on pourrait prendre pour des groseilles. Toxiques pour l’homme, ces fruits sont absolument inoffensifs pour les merles et les étourneaux, qui s’en nourrissent volontiers. Pour constituer une haie de bambous sacrés, mieux vaut choisir un emplacement à l'abri du vent et bien ensoleillé. Cette espèce sensible au froid s’épanouit de préférence dans les régions tempérées.