Bourgmestres, échevins, députés, sénateurs, présidents de partis : complices ou chasseurs ?

Bourgmestres, échevins, députés, sénateurs, présidents de partis : complices ou chasseurs ?
Bourgmestres, échevins, députés, sénateurs, présidents de partis : complices ou chasseurs ?

Malgré 28 700 signatures contre les lâchers d’oiseaux pour la chasse, aucun élu ne réagit. Un scandale démocratique et éthique dénoncé par AnimalWeb Belgique

 

Article du 22 juin 2025

 

Une omerta politique sur les lâchers d’animaux pour la chasse, malgré l’indignation populaire

 

28 700 citoyennes et citoyens. C’est le nombre impressionnant de signataires qui, à ce jour, ont exprimé leur refus clair et ferme des lâchers massifs de faisans et de canards colverts dans la commune de Lasne et ailleurs en Wallonie. 28 700 voix qui dénoncent une pratique contraire au bien-être animal, contraire à l’éthique, contraire à la transparence démocratique. 28 700 raisons d’ouvrir le débat. Et pourtant, le silence règne.

 

Lien de la pétition : Stop aux lâchers massifs de faisans et de canards pour des chasses privées à Lasne

 

Des e-mails ont été envoyés aux bourgmestres, échevins du bien-être animal, députés wallons, sénateurs, ministres et présidents de partis. Mais la réponse est toujours la même : aucune.

 

Des élus sourds aux alertes citoyennes

 

Alors que la chasse de loisir avec des animaux d’élevage est interdite en Flandre, la Wallonie continue de tolérer, voire de protéger cette activité opaque. Les chiffres de l’AFSCA sont pourtant sans appel : 1 350 000 oiseaux ont été importés entre 2020 et 2024, dont 290 000 pour le seul Brabant wallon. Une bonne partie de ces animaux ont été relâchés sur des domaines privés, souvent à proximité de zones habitées, pour le simple plaisir de quelques chasseurs triés sur le volet.

 

Pendant ce temps, les élus regardent ailleurs. Ou pis : certains seraient eux-mêmes chasseurs, ou proches de notables et lobbys puissants. Comment expliquer sinon un tel manque de réaction, une telle indifférence face à une pétition massive, qui dépasse de loin le seuil de ce que n’importe quel élu devrait considérer comme une alerte démocratique ?

 

Un enjeu de sécurité publique

 

Car il ne s’agit pas seulement d’animaux tués pour le loisir. Il s’agit aussi de sécurité publique. Les signalements d’habitants sont nombreux : plombs retrouvés sur les toitures, dans les gouttières, dans les jardins. Des tirs à proximité de chemins fréquentés par des promeneurs, des enfants, des cyclistes. Des battues non affichées, aucune obligation légale pour les chasses au petit gibier, pas même d’en informer la population.

 

Et si demain un drame survenait ? Qui serait responsable ? Ceux qui ont fermé les yeux alors qu’ils ont été informés ? Ceux qui ont préféré protéger quelques intérêts privés que de défendre le bien-être, la transparence et la sécurité des citoyens ?

 

Un sujet éminemment politique

 

En 2023 déjà, plusieurs représentants politiques (MR, Ecolo, PS, Les Engagés, PTB, DéFI) affirmaient, lors des élections régionales, être opposés aux lâchers d’animaux pour le tir. Mais aujourd’hui encore, rien n’a changé. Ni interdiction, ni projet de décret, ni même déclaration officielle.

 

Le MR, actuellement au pouvoir avec Les Engagés en Wallonie, reste silencieux. Les autres partis, également contactés, ne répondent pas. Serait-ce par peur de se heurter à un électorat chasseur ? Ou par confort politique ?

 

Complices ou chasseurs ?

 

Telle est la question que les citoyens sont aujourd’hui en droit de poser. Car en l’absence de réponse, le doute s’installe. Quand les faits sont connus, les chiffres publics, les témoignages disponibles… le silence devient une forme de participation.

 

La démocratie animale attend ses représentants.

 

L’histoire jugera sévèrement celles et ceux qui auront laissé faire. Le temps presse. Les oiseaux continuent de mourir pour le loisir. Les citoyens continuent de signer. Et les élus, eux, continuent de se taire.

Thèmes :Actualités, Chasse, Wallonie, Belgique