Un chevreuil gravement blessé à l’arbalète à Colfontaine

Chevreuil à la lisière d'un bois
Chevreuil à la lisière d'un bois

À Colfontaine (Hainaut), un habitant a grièvement blessé un chevreuil qui traversait son jardin avec une arbalète.

 

Article du 28 juillet 2025

 

Le vendredi 25 juillet 2025, un homme a grièvement blessé un chevreuil avec une arbalète, alors que l’animal traversait simplement son jardin qui est situé en lisière de forêt.

 

Un chevreuil gravement blessé par un tir d’arbalète en pleine zone habitée

 

Les faits, d'une rare violence, se sont déroulés dans la commune de Colfontaine. Cette localité fait partie de l'arrondissement de Mons et se situe dans la province de Hainaut en Belgique.

 

Selon les informations, l’homme, excédé par la présence de l'animal dans son jardin, aurait voulu « donner une leçon » au chevreuil qui s'était aventuré dans la propriété. Il a donc pris son arbalète, visé l'animal et tiré sur celui-ci.

 

Un voisin du tireur, choqué par cette scène horrible, a constaté que l'animal souffrait d’une blessure grave causée par le carreau d’arbalète. Il a contacté immédiatement l'association Animal Disaster Team qui a pris en charge le chevreuil agonisant.

 

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Pourquoi les animaux sauvages s'approchent-ils des habitations ?

 

La présence hors habitat naturel de nombreux cervidés et sangliers est souvent liée à une pratique cynégétique des chasseurs : l’agrainage ou nourrissage artificiel du gibier. Avant et pendant la période de chasse, certains chasseurs dispersent des aliments (maïs, attractifs, sels aromatisés…) en des points stratégiques pour attirer les animaux et faciliter le tir ultérieur. Cela permet aux chasseurs de gagner du temps et de ne pas se fatiguer à suivre de longues pistes afin d'arriver enfin à tuer l'animal et le ramener comme trophée.

 

Cette pratique visait initialement à dissuader les dégâts aux cultures en concentrant les animaux en forêt. Mais lorsqu’elle est trop abondante ou mal réglementée, elle provoque une surpopulation locale de sangliers ou chevreuils, altère leurs comportements migratoires.

 

En Wallonie et ailleurs, ces nourrissages se déroulent souvent à proximité des lisières forestières et habitations. Résultat : des animaux errant, ignorant le danger, se baladent dans les jardins. Ces apparitions au petit déjeuner, ravissent la majorité de la population qui s'empresse de prendre des clichés de l'animal et de les partager sur les réseaux sociaux. Un bonheur aussi bien pour les petits que pour les grands. Malheureusement, pour ces êtres vivants, certains n'apprécient pas ces visites et font tout pour faire fuir les animaux. A leurs yeux, leur propriété, leur domaine, leur bien-être est plus important que la vie d'un animal qui ne fait de pas mal à personne. 

 

Protéger son jardin : quand une simple clôture peut sauver des vies

 

Pour certains riverains habitant, près d’une zone boisée, la présence fréquente d’animaux sauvages (chevreuils, sangliers, renards, etc.) peut être dérangeante. Afin de ne pas avoir recours à des moyens cruels comme à Colfontaine ou faire appel aux chasseurs, il est important de savoir qu'il existe pourtant des mesures simples, efficaces et légales pour préserver la tranquillité de son jardin tout en respectant la faune. 

 

Installer une clôture adaptée, suffisamment haute et solide, permet de délimiter clairement l’espace privé. Elle dissuade les animaux de s’aventurer sur votre terrain, évitant les dégâts aux jardins, plantations ou au potager. Protéger les arbres fruitiers et les cultures avec des filets ou grillages spécifiques permet aussi de limiter les incursions sans nuire au cycle naturel des espèces. 

 

Ces solutions de bon sens montrent qu’il est tout à fait possible de cohabiter pacifiquement avec la faune. En renforçant la gestion responsable des espaces privés, on favorise un équilibre respectueux entre l’humain et la nature, et on évite que des situations irritantes ou potentiellement dangereuses ne dégénèrent en actes extrêmes, comme le tir à l’arbalète à Colfontaine. 

 

Détention d’une arbalète : légalité et limites

 

En Belgique, la détention d’une arbalète est légale pour toute personne majeure, sans permis, licence ou déclaration à la police. L’achat se fait chez un armurier sur présentation d’une pièce d’identité. Toutefois, l’usage doit rester strictement privé et responsable : transporter une arbalète prête à l’emploi ou s’en servir pour blesser un animal protégé constitue un acte grave. Une arbalète ne doit pas devenir une arme destinée à infliger des blessures ou à tuer des animaux domestiques (chats, chiens, etc.) ou des animaux sauvages (cerfs, biches, renards, faisans, canards, etc.). 

 

Conclusion : cohabiter sans violence

 

L’affaire de Colfontaine est un triste rappel : lorsque l’homme manipule la nature à son avantage, il en paie souvent le prix… et les animaux encore plus. En multipliant les nourrissages artificiels pour concentrer le gibier à proximité, certains chasseurs provoquent un dérèglement du comportement naturel des espèces.

 

Chevreuils, sangliers et autres animaux sauvages ne viennent pas vers nos jardins par caprice, mais parce qu’ils sont attirés et conditionnés par des pratiques humaines. Cette proximité forcée les transforme en cibles faciles pour la chasse… ou pour des actes de violence gratuite.

 

La faune sauvage n’est ni coupable ni envahissante : elle cherche seulement à vivre en paix.

 

C’est à nous, humains, de remettre les équilibres en place, de bannir les méthodes qui les mettent en danger et de choisir la voie du respect. Dans les forêts comme dans nos campagnes, chaque rencontre avec un animal devrait être un moment d’émerveillement... jamais une sentence de mort.

Thèmes :Actualités, Animaux, Arbalète, Colfontaine, Mons, Belgique