Un coup d'éclat dans l'arène : Jeremstar interpellé en pleine corrida pour dénoncer la maltraitance animale

Jeremstar s'introduit dans l'arène de Nîmes lors d'une corrida et bran
Jeremstar s'introduit dans l'arène de Nîmes lors d'une corrida et bran

Dans une action coup-de-poing, l'influenceur Jeremstar a interrompu une corrida aux arènes de Nîmes pour protester contre la cruauté animale, une manifestation qui lui a valu une mise en garde à vue.

 

Article du 21 septembre 2025

 

Les arènes de Nîmes, théâtre habituel des massacres tauromachiques, ont été le cadre d'une vive protestation ce week-end. L'influenceur Jeremstar a fait irruption en plein milieu d'une corrida, brandissant une banderole pour dénoncer la cruauté de la tauromachie. Son action, revendiquée par l'association de défense des animaux PETA France, s'est soldée par son expulsion des lieux et sa mise en garde à vue, ravivant le débat sur la légitimité des manifestations anti-corridas et la brutalité d'une tradition controversée.

 

Un acte de désobéissance civile contre une "torture animale"

 

L'irruption de Jeremstar n'était pas un simple coup de tête, mais une manifestation calculée pour attirer l'attention sur un spectacle qu'il qualifie de "torture animale". Alors que la Feria des Vendanges battait son plein, l'influenceur a sauté dans l'arène avec deux autres militants, provoquant l'interruption de la corrida. Sur sa pancarte, un message sans équivoque : "F.UCK la CORRIDA". Ce type d'action, bien que non violente, vise à perturber le déroulement du spectacle pour sensibiliser le public et les médias à la souffrance animale inhérente à la tauromachie.

 

La cruauté de la corrida : des pratiques abominables

 

Pour ses détracteurs, la corrida est un spectacle d'une cruauté indicible. Elle se déroule en plusieurs étapes, chacune infligeant de nouvelles blessures au taureau, affaiblissant et épuisant l'animal avant sa mise à mort finale. Le "tercio de pique" voit le taureau percé par une pique, le faisant saigner abondamment et subissant de graves lésions. Suit le "tercio de banderilles", où six harpons sont plantés dans le dos de l'animal, aggravant les blessures et la perte de sang. Enfin, le "tercio de mort" est le moment où le matador tente de tuer le taureau à l'aide d'une épée. Souvent, la mise à mort est manquée, prolongeant l'agonie de l'animal qui peut se retrouver tétraplégique, mais conscient, avant d'être traîné hors de l'arène.

 

Au-delà de l'aspect visuel, les chiffres sont tout aussi accablants. Chaque année, des milliers de taureaux sont tués dans les arènes à travers le monde, dont des centaines en France. Les opposants à cette pratique soulignent que le taureau n'a aucune chance face à un matador équipé et que la violence est le seul but de ce spectacle. Un sondage IFOP/Alliance Anticorrida a d'ailleurs révélé que 73% des Français souhaitent l'interdiction de la corrida, preuve d'une opinion publique de plus en plus défavorable à cette tradition.

 

Garde à vue : une réponse judiciaire contestée pour une manifestation pacifique

 

L'arrestation et la mise en garde à vue de Jeremstar et des deux autres militants posent la question du traitement judiciaire des manifestants anti-corridas. La garde à vue, d'une durée initiale de 24 heures, peut être prolongée jusqu'à 48 heures dans le cadre d'une infraction passible d'un an de prison. Pour des actions comme celle de Jeremstar, les manifestants risquent une peine pour intrusion dans une enceinte sportive ou pour entrave à un spectacle.

 

Cette réponse de la justice, souvent jugée disproportionnée par les associations de défense animale, est vécue comme une tentative de dissuader toute future contestation. Pour PETA France, qui a soutenu l'action, la garde à vue est injustifiée, d'autant que l'objectif était de dénoncer une pratique qui, elle, est exemptée de la loi sur la maltraitance animale grâce à une dérogation dans le code pénal. Ce paradoxe soulève des questions fondamentales sur le statut juridique des animaux en France et la reconnaissance de leur sensibilité face à des traditions jugées d'un autre temps par une majorité de la population. L'affaire Jeremstar met en lumière, une fois de plus, les tensions entre tradition et éthique animale, et la volonté de certains de faire évoluer les mentalités, quitte à en subir les conséquences judiciaires.

Thèmes :Actualités, Cruauté Animale, Influenceur Jeremstar, Corrida, Nîmes, France