Un homme tué par un chasseur sur sa propriété privée dans la Somme. Ce drame relance le débat sur les accidents de chasse, les intrusions illégales et la violence armée.
Article du 25 décembre 2025
Un homme de 46 ans est mort après avoir été abattu par un chasseur entré sur sa propriété privée dans la Somme. Présenté comme un fait divers dramatique, cet événement révèle surtout une réalité plus profonde : la persistance des accidents de chasse, le non-respect du droit de propriété et une escalade inquiétante de la violence armée.
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Un drame révélateur d’une pratique à risque
Les faits se sont déroulés dimanche dernier dans un bois privé de la Somme, à Domart‑en‑Ponthieu, alors qu’une partie de chasse était en cours. Le jeune chasseur de 22 ans, accompagné de deux autres participants, s’est séparé du groupe pour poursuivre un animal sur une parcelle voisine, appartenant à un propriétaire de 46 ans. La victime, co-gérant d’une menuiserie locale, était également présente dans le bois et a surpris le chasseur en train d’entrer sur sa propriété privée.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le propriétaire aurait déjà eu une altercation verbale avec d’autres chasseurs plus tôt dans la matinée, ce qui aurait contribué à un état de nervosité et de stress. Lorsque l'homme de 46 ans s'est interposé pour empêcher le jeune chasseur de poursuivre sa traque, ce dernier a fait usage de son arme à feu. Touché au thorax, le propriétaire n’a pas survécu à ses blessures malgré l’intervention rapide des secours.
Lors de sa garde à vue, le chasseur de 22 ans a reconnu être l’auteur des tirs, expliquant qu’il avait paniqué en voyant le propriétaire tenter de l’empêcher de chasser sur le terrain privé. Il a indiqué aux gendarmes avoir tiré en direction de la victime « sans intention de tuer », mais les tirs ont malheureusement eu des conséquences fatales. Le contexte montre une combinaison tragique : intrusion sur propriété privée, tensions accumulées, manque de contrôle des émotions et usage d’une arme létale.
Ce drame illustre à quel point certaines pratiques de chasse peuvent devenir extrêmement risquées lorsqu’elles ne respectent pas le droit de propriété et les règles de sécurité. Il ne s’agit plus seulement d’un accident isolé, mais d’une situation où un loisir se transforme en danger mortel pour toutes les personnes présentes dans la zone.
Accidents de chasse : une menace sous-estimée
Chaque saison de chasse est marquée par des accidents, parfois mortels. Derrière le terme « accident », on retrouve fréquemment des manquements graves : non-respect des règles de sécurité, tirs en dehors des zones autorisées, ou comportement imprudent face à des personnes non armées.
Ces incidents rappellent que la chasse ne met pas uniquement en danger les animaux, mais aussi les citoyens : propriétaires, promeneurs, riverains, familles vivant à proximité des zones chassées.
Intrusions sur terrains privés : une réalité dénoncée depuis des années
Les intrusions de chasseurs sur des propriétés privées sans autorisation sont régulièrement signalées. Bois, champs et chemins privés sont franchis comme s’ils étaient accessibles à tous, au mépris du droit de propriété et parfois malgré des refus clairement exprimés.
De nombreux propriétaires témoignent de pressions, d’intimidations, voire de menaces lorsqu’ils tentent de faire respecter leurs droits. Le drame de la Somme marque un seuil alarmant : un propriétaire a perdu la vie pour avoir voulu empêcher une traque sur son propre terrain.
Quand l’arme devient un moyen d’imposition
La présence d’armes à feu dans des situations de tension transforme immédiatement un différend en danger mortel. Ce fait divers interroge sur la banalisation de l’usage d’armes létales dans l’espace rural, sans contrôle suffisant du comportement sur le terrain.
Empêcher une chasse illégale ne devrait jamais exposer un citoyen à un risque de mort. Pourtant, ce drame montre jusqu’où certaines dérives peuvent mener lorsque la chasse est vécue comme un droit supérieur à toute autre règle.
Une question de sécurité publique et de respect du vivant
Au-delà de l’enquête judiciaire, ce drame relance un débat essentiel : celui de la sécurité publique, du respect du droit de propriété et de la place accordée à la chasse dans nos sociétés.
Informer sur ces faits n’est pas stigmatiser, mais rappeler une évidence : aucun loisir ne peut justifier des intrusions, des intimidations, ni l’usage d’armes contre des personnes. Protéger les animaux, protéger les citoyens et faire respecter la loi sont des exigences indissociables.