Plainte D'une Association Contre La Pub Du Loup D'Intermarché

Le loup de la publicité de Noël Intermarché tenant une tarte aux pomme
Le loup de la publicité de Noël Intermarché tenant une tarte aux pomme

Une publicité poétique d’Intermarché, mettant en scène un loup qui mangent des fruits et des légumes, déclenche une plainte d’association.

 

Article du 27 décembre 2025

 

Vue plus d’un milliard de fois, saluée par Édouard Leclerc lui-même, la dernière publicité d’Intermarché a touché un large public. Pourtant, une association environnementale Bloom a décidé de déposer plainte, estimant la vidéo « trompeuse » car le loup présenté comme végétarien y mange… du poisson. Une polémique révélatrice de certaines dérives militantes qui, au lieu de servir les animaux, risquent de desservir leur cause.

 

Accept embed video cookie to display the video

 

Plainte d’une association contre la pub du loup d’Intermarché

 

La publicité d’Intermarché raconte une histoire simple, presque enfantine : un loup, figure ancestrale de la peur, change son image en adoptant une alimentation à base de fruits et légumes. Peu à peu, les animaux de la forêt cessent de le craindre. Le message est clair : l’alimentation peut transformer notre rapport au monde, aux autres et à la nature.

 

Mais pour l'association militante Bloom, cette narration poserait problème. En cause : le fait que le loup, dans certaines scènes, consomme également du poisson. Dès lors, selon cette association, parler de « loup végétarien » serait mensonger, voire trompeur pour le consommateur.

 

La plainte de l’association : un combat mal ciblé ?

 

La publicité ne parle jamais de « loup végétarien »

 

Un point fondamental semble avoir été totalement ignoré par l’association plaignante : à aucun moment la publicité d’Intermarché n’affirme que le loup est végétarien. Le mot n’est jamais prononcé, ni écrit. Il s’agit d’une interprétation extérieure, projetée a posteriori sur la vidéo.

 

La preuve est pourtant visible à l’écran : le loup cuisine et consomme du poisson. Si Intermarché avait voulu présenter un loup strictement végétarien, cette scène n’aurait tout simplement pas existé. Par conséquent, parler de publicité « trompeuse » repose sur une construction intellectuelle fragile, voire artificielle.

 

Ce que montre la publicité, en réalité, c’est un changement partiel de comportement alimentaire, une diversification, une ouverture et non une conversion idéologique à un régime précis.

 

La plainte repose sur une lecture littérale de la publicité. Or, une publicité n’est ni un documentaire animalier, ni un traité de nutrition. Elle utilise des symboles, des métaphores et une mise en scène volontairement décalée pour faire passer une émotion et une idée générale.

 

S’attaquer juridiquement à une publicité de ce type interroge : en quoi cette vidéo nuit-elle concrètement aux animaux ? En quoi détourne-t-elle le public d’un changement réel et positif des comportements alimentaires ? La question mérite d’être posée.

 

Qu’est-ce qu’un végétarien, au juste ?

 

Il est également important de rappeler que l’extrapolation vient du spectateur, pas de la publicité. Parce que le loup cuisine des fruits et des légumes, certains ont voulu y voir un message strictement végétarien.

 

Or, le message final de la publicité est clair et volontairement large : « on a tous une bonne raison de commencer à mieux manger ». Il ne dit pas « on doit devenir végétarien », encore moins « tout carnivore doit renier sa nature ».

 

Intermarché propose une idée simple : manger autrement peut signifier manger moins de viande, varier son alimentation, intégrer davantage de végétal. Cette souplesse est précisément ce qui rend le message accessible au grand public.

 

Comme expliqué dans un article de référence publié sur AnimalWeb Belgique, il existe des différences claires entre végétarien, végétalien, végan et flexitarien. Distinctions que la publicité ne cherche volontairement pas à détailler, car ce n’est pas son rôle. Le supermarché, quel qu'il soit, offre une gamme étendue à ses clients.

 

Un végétarien ne consomme pas de chair animale (viande, poisson), mais dans le langage courant, et a fortiori dans une œuvre de fiction publicitaire, ces nuances sont souvent simplifiées. La publicité d’Intermarché ne prétend à aucun moment faire œuvre de pédagogie nutritionnelle stricte. Elle raconte une histoire, un conte moderne, accessible à tous.

 

L loup attablé avec d'autres animaux de la forêt - Publicité du loup d'Intermarché

 

Une publicité à regarder avec une âme d’enfant

 

Mais si l’on pousse l’analyse « intellectuelle » à l’extrême, jusqu’à l’absurde, une autre question pourrait presque se poser : cette publicité serait-elle idéologiquement problématique ?

 

Le loup, figure marginale et inquiétante, ne peut s’asseoir à la table des autres animaux qu’à condition de modifier son comportement alimentaire afin de ne pas leur faire peur. Autrement dit, pour être accepté, il doit se conformer aux normes du groupe.

 

Faut-il y voir une allégorie politique ? Une injonction à l’assimilation ? Une vision autoritaire de l’intégration ? Bien sûr que non.

 

Cette lecture, volontairement provocatrice, montre surtout à quel point surinterpréter une œuvre de fiction peut mener à des raisonnements absurdes. La publicité ne parle ni d’idéologie, ni d’identité, ni de domination. Elle parle de coexistence, d’apaisement et de compromis.

 

Prendre ce conte moderne au premier degré idéologique, c’est exactement le même piège que celui dans lequel tombe l’association plaignante : confondre symbole et manifeste, poésie et propagande.

 

Il est essentiel de rappeler que cette publicité est un conte. Une fable moderne, sans violence, sans chasse, sans abattoirs, sans sang. Un récit doux, qui invite à la réflexion plutôt qu’à la confrontation.

 

La regarder avec une âme d’enfant, c’est accepter de ne pas tout décortiquer à la loupe militante. C’est aussi reconnaître qu’une œuvre peut être belle, imparfaite peut-être, mais porteuse d’un message positif : réduire la peur, apaiser les rapports, valoriser une alimentation plus végétale.

 

À vouloir absolument détruire ce qui est beau sous prétexte de pureté idéologique, certaines associations passent à côté de l’essentiel.

 

Intermarché : une chaîne de supermarchés, pas une ONG

 

Rappelons une évidence : Intermarché est une chaîne de grande distribution. Son objectif est de vendre des aliments et des produits de consommation. Attendre d’elle un discours militant irréprochable, conforme à toutes les exigences idéologiques de certaines associations, relève de l’illusion.

 

Pourtant, le simple fait qu’une grande enseigne mette en avant fruits et légumes, et associe une image positive à une alimentation plus végétale, constitue déjà une avancée culturelle majeure.

 

Quand Édouard Leclerc salue la publicité

 

Le succès de cette campagne est tel qu’Édouard Leclerc, figure emblématique de la grande distribution française, a publiquement salué la publicité d’Intermarché. Ce geste, rare entre concurrents, est une preuve indéniable de l’efficacité et de l’impact du message.

 

Une publicité inefficace, confuse ou réellement trompeuse n’aurait jamais suscité une telle reconnaissance, ni un tel engouement populaire.

 

Poisson dans une assiette - Publicité du loup d'Intermarché

 

Pourquoi l'association Bloom s’attaque-t-elle à la pub du loup d'Intermarché ?

 

La question dérange, mais elle mérite d’être posée : pourquoi dépenser du temps, de l’énergie et de l’argent pour attaquer une publicité aussi inoffensive ?

 

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées :

 

  • Recherche de notoriété médiatique

  • Stratégie financière ou juridique

  • Radicalisation idéologique

  • Déconnexion totale avec le grand public

 

Dans tous les cas, ce type d’action donne une image négative du militantisme animaliste et risque de provoquer un rejet, plutôt qu’une adhésion.

 

Le changement alimentaire : une transition douce, pas un conflit

 

AnimalWeb Belgique le rappelle depuis des années : le changement d’alimentation ne se fera pas par la contrainte, la culpabilisation ou les procès à répétition. Il se fera de manière douce, progressive et inclusive.

 

En proposant à la population des repas sans viande, sains, appétissants et à prix abordable, les comportements évolueront naturellement. À terme, il n’y aura plus besoin d’élever des millions de vaches, de moutons ou de poulets destinés aux abattoirs.

 

Personnellement, et comme nous l’avons déjà exprimé dans nos colonnes, je préfère un monde où ces animaux n’existent plus dans les campagnes plutôt qu’un monde où ils naissent uniquement pour être conduits par millions vers la mort.

 

Quand le militantisme fait plus de mal que de bien

 

Il y a tant à dire sur cette affaire, mais une chose est certaine : certaines associations, par excès de zèle ou par rigidité idéologique, finissent par nuire à la cause qu’elles prétendent défendre.

 

La publicité d’Intermarché ne tue aucun animal. Elle ne banalise pas la violence. Elle n’encourage pas la consommation de viande. Au contraire, elle ouvre une porte, suscite une émotion et amorce une réflexion.

 

S’attaquer à cela, c’est s’attaquer à un allié potentiel. Et dans le combat pour la protection animale, les alliés sont bien plus précieux que les procès symboliques.

 

AnimalWeb Belgique continuera à défendre une protection animale lucide, engagée, mais surtout efficace, loin des postures absurdes qui font plus de bruit que de bien.

 

Plus d'informations sur AnimalWeb Belgique :

La différence entre végan, végétalien, végétarien, et flexitarien

Test de produits alimentaires végans

Thèmes :Actualités, Bien-être animal, Intermarché, Vidéo, Végétarisme, France