Facebook protège-t-il les chasseurs ?

Pourquoi Facebook floute-t-il les images qui dénoncent la chasse, mais laisse visibles celles qui en glorifient les victimes ? Cette question dérangeante mérite d’être posée alors que les réseaux sociaux, censés être des espaces de débat et d’engagement citoyen, semblent appliquer une modération à deux vitesses. Alors que des milliers d’internautes s’indignent face à la violence de la chasse, les algorithmes et signalements favorisent une étrange complaisance envers les chasseurs. Une nouvelle pétition réclame le floutage automatique des animaux tués par les chasseurs.

 

Une incompréhension grandissante chez les défenseurs des animaux

 

Le constat est amer, presque surréaliste : sur Facebook, il est aujourd’hui possible de publier une photo exhibant des dizaines, voire des centaines d’animaux sauvagement abattus, sans la moindre mise en garde ni modération. Pourtant, lorsque des associations ou des citoyens partagent des images illustrant la réalité de la chasse pour la dénoncer, ces contenus sont très vite signalés, masqués ou étiquetés comme « sensibles ». Une politique à géométrie variable qui interroge et indigne.

 

Deux poids, deux mesures : l’algorithme au service de qui ?

 

Prenons un exemple concret : sur la page d’Animals Protect, une illustration graphique, semi-réaliste, représentant une scène de chasse dans laquelle des faisans sortent d’un camion militaire avant d’être tués, a été classée par Facebook comme "contenu sensible". Cette œuvre militante, qui ne montrait pourtant aucune scène de sang, est restée visible quelques jours avant d’être modérée, probablement suite à des signalements massifs de comptes pro-chasse.

 

Dans le même temps, une photo particulièrement choquante : montrant un chasseur souriant, posant fièrement devant une centaine d’oiseaux morts, circule librement, sans floutage, ni étiquette d’avertissement. Une image brutale, sans contexte pédagogique, qui glorifie la mise à mort d’êtres vivants comme un trophée. Ce déséquilibre révèle un traitement préférentiel profondément injuste.

 

 

Quand la modération devient censure militante

 

Ce phénomène n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, de nombreuses organisations de défense animale témoignent d’un biais systématique dans la modération des contenus sur les réseaux sociaux. Les publications dénonçant la chasse, les images éducatives sur la souffrance animale, ou les messages trop « dérangeants » pour certains lobbies, sont régulièrement pénalisés.

 

Cela soulève une question fondamentale : les réseaux sociaux seraient-ils devenus des espaces où la violence réelle est tolérée mais où la critique morale est censurée ? Pour les défenseurs des animaux, la réponse semble hélas évidente.

 

Une pétition pour le floutage des animaux tués

 

Face à ce déséquilibre inacceptable, une pétition a été lancée sur MesOpinions.com pour demander le floutage automatique des photos mettant en scène des animaux tués par des chasseurs, notamment sur Facebook et Instagram.

 

Lire et signer la pétition sur MesOpinions.com

 

Cette mesure, simple et efficace, viserait à protéger les internautes les plus sensibles (enfants, adolescents, personnes endeuillées) d’un contenu choquant. Il ne s’agit pas de censure, mais d’un rétablissement de l’équilibre éthique dans le traitement de ces publications.

 

 

Une complaisance troublante envers les lobbies cynégétiques

 

Pourquoi un tel traitement de faveur envers les chasseurs ? Certains y voient la main invisible de lobbies puissants, bien implantés dans les sphères politiques, économiques et même médiatiques. Facebook, soucieux de ne pas heurter certains intérêts, préfèrerait fermer les yeux sur l’horreur tant qu’elle est « traditionnelle », tout en muselant la contestation jugée trop virulente.

 

Pourtant, la société évolue. Une majorité de Belges (source IPSOS) se déclarent favorables à des restrictions fortes de la chasse, voire à son interdiction dans certaines formes extrêmes. Cette dissonance entre l’opinion publique et la politique des réseaux crée un climat de méfiance et de frustration croissante.

 

La liberté d’expression est-elle à sens unique ?

 

Il est légitime de se demander si la liberté d’expression ne devient pas, ici, une notion à géométrie variable. Quand des militants sont censurés pour avoir montré la réalité de la souffrance animale, pendant que les chasseurs exhibent librement leurs « exploits », c’est la démocratie elle-même qui est mise à mal.

 

Facebook, en tant que plateforme mondiale, a une responsabilité éthique. Elle ne peut pas se contenter d’appliquer mécaniquement des algorithmes aveugles ni de céder aux pressions de groupes bien organisés.

 

L'appel d'AnimalWeb Belgique

 

À travers cet article, AnimalWeb Belgique souhaite alerter ses lecteurs et les citoyens sur cette censure sélective. Il est temps que Facebook et les autres plateformes sociales appliquent leurs règles de manière cohérente, respectent les valeurs de leurs utilisateurs, et garantissent un espace réellement neutre et respectueux de tous.

 

Nous invitons chacun à relayer la pétition, à interpeller les réseaux sociaux, mais aussi à continuer d’exposer la vérité, même quand elle dérange. Car c’est dans cette vérité que naît la prise de conscience – et dans la prise de conscience, le changement.