Pourquoi le bien-être animal reste secondaire en Wallonie

Animaux dans l'hémicycle du Parlement Wallon

Présenté comme une préoccupation sociétale, le bien-être animal reste pourtant marginal dans les décisions politiques wallonnes. Chasse, normes inadaptées, mesures inefficaces : derrière les discours, la réalité est plus contrastée. Pourquoi cette cause peine-t-elle encore à se traduire en changements concrets ?

 

En Wallonie, le bien-être animal est un thème consensuel… tant qu’il ne dérange personne. Dès qu’il entre en conflit avec la chasse, les intérêts économiques, les lobbys ou les équilibres politiques, il disparaît des priorités. Ce constat dépasse les clivages partisans : il est structurel.

 

Le Code wallon du Bien-être animal (2018) : un cadre ambitieux dans le texte, limité dans les faits

 

Un élément majeur de la législation wallonne sur le bien-être animal reste le Code wallon du Bien-être animal, adopté par le Parlement de Wallonie le 3 octobre 2018 et entré en vigueur le 1er janvier 2019. Ce texte ambitieux visait à assurer la protection et le bien-être de tous les animaux en tenant compte de leurs besoins biologiques et comportementaux, ainsi que de leurs rôles dans la société et l’environnement. Il reconnaît explicitement l’animal comme être sensible, un statut fondamental qui n’était jusqu’alors pas affirmé de manière aussi claire dans le droit régional.

 

Le Code wallon couvre de nombreux aspects de la relation homme–animal : conditions de détention, pratiques interdites, commerce, transports, expérimentations, règles d’abattage ou encore lutte contre la maltraitance. Il institue également un Conseil wallon du bien-être des animaux, chargé d’étudier les problèmes liés à la protection animale et de formuler des avis et recommandations au gouvernement.

 

Les limites concrètes du Code wallon du Bien-être animal

 

Le traitement réservé à la chasse illustre particulièrement les limites du Code wallon du Bien-être animal. Malgré la reconnaissance juridique de l’animal comme être sensible, les pratiques cynégétiques continuent de bénéficier d’un statut d’exception, largement épargné par les exigences imposées à d’autres secteurs. Cette protection institutionnelle entretient chez de nombreux chasseurs un sentiment d’impunité, renforcé par le soutien politique dont ils bénéficient et par la faiblesse des contrôles effectifs.

 

Dans les faits, lorsque le bien-être animal entre en conflit avec les intérêts de la chasse, ce sont presque systématiquement ces derniers qui prévalent. Cette hiérarchie implicite contribue à vider le Code de sa portée universelle et à confirmer que, pour certains acteurs puissants, le bien-être animal reste une contrainte négociable.

 

Photo symbolique : Renard, sanglier, cerf écrasés par le poids du Code Wallon du bien-être animal

 

Bien-être animal wallon… mais uniquement des animaux de compagnie

 

Le transfert des animaux des bois et forêts vers le champ de compétence de la chasse illustre une réalité politique incontournable : le ministère du Bien-être animal ne protège en pratique que les animaux de compagnie. Les animaux sauvages, eux, se retrouvent exclus du cadre institutionnel et soumis aux intérêts cynégétiques et économiques. Cette hiérarchie implicite montre que, malgré l’existence d’un Code pionnier, le bien-être animal en Wallonie reste partiel et sélectif.

 

Cette situation soulève une question inquiétante : si un jour les fédérations de chasse décidaient de considérer certains animaux domestiques comme « nuisibles », ils pourraient se retrouver soumis aux mêmes régimes que le gibier. Une perspective qui transforme symboliquement nos compagnons en cibles potentielles, illustrant la fragilité du système actuel et la dépendance de la protection animale aux arbitrages politiques.

 

Afin d’être totalement transparent et honnête, il serait même plus juste de renommer ce portefeuille politique : Ministère du Bien-être des animaux de compagnie.

 

Le bien-être animal dans la politique wallonne : un rôle secondaire

 

Dans l’architecture institutionnelle wallonne, le bien-être animal n’a jamais occupé une place centrale. Rattaché à des compétences plus larges, souvent périphériques, il ne bénéficie ni d’un poids politique réel ni de moyens proportionnés aux enjeux.

 

Cette situation ne résulte pas d’un oubli. Elle reflète une hiérarchisation politique assumée, dans laquelle la protection animale est perçue comme un sujet secondaire, utile pour la communication, mais rarement prioritaire dans les décisions structurantes.

 

Tous les partis politiques en Wallonie considèrent le bien-être animal comme secondaire

 

En Wallonie comme ailleurs en Belgique, un consensus tacite traverse l’ensemble du spectre politique : le bien-être animal ne constitue pas un levier électoral majeur.


Les animaux ne votent pas. Et pour une large partie de l’électorat, leur condition reste une préoccupation intermittente, souvent liée à l’actualité, à un scandale ou à des images marquantes.

 

Les animaux sauvages en particulier souffrent d’une invisibilité quasi totale. Ils ne mobilisent l’opinion publique que lors d’événements exceptionnels, avant de retomber dans l’angle mort politique. Défendre leur protection de manière structurelle, notamment face à la chasse, est perçu comme risqué, voire inutile sur le plan électoral. Ce constat est triste mais c'est une réalité injuste.

 

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Des décisions politiques parfois contraires au bien-être animal

 

Au-delà des discours, certaines mesures présentées comme favorables au bien-être animal produisent des effets inverses sur le terrain.

 

Normes uniformes et fragilisation des petites associations

 

L’imposition de normes pensées pour de grandes structures disposant de subsides et de personnel pénalise directement les petites associations de protection animale en Wallonie.
Ces structures locales, souvent animées par des bénévoles, jouent pourtant un rôle essentiel : accueil d’urgence, soins, stérilisation, sensibilisation, adoption.

 

Pour beaucoup d’entre elles, ces normes se traduisent par des charges financières insoutenables, des réductions d’activité ou des fermetures pures et simples.

 

Pour les bénévoles concernés, les conséquences sont très concrètes : surcharge permanente, renoncements, et parfois l’impossibilité d’aider des animaux faute de moyens. Moins visibles que les grands refuges, ces associations constituent pourtant le dernier rempart pour de nombreux animaux abandonnés.

 

Le permis de détention : une mesure inefficace

 

Présenté comme un outil de prévention de la maltraitance, le permis de détention d’animaux s’avère largement inefficace. Il ne cible ni les trafics ni les récidivistes, mais s’applique indistinctement à l’ensemble de la population, y compris aux citoyens respectueux de la loi.

 

Dans les faits, il fonctionne comme une taxe administrative supplémentaire au profit des communes, sans impact mesurable sur la protection animale. Une mesure symbolique, politiquement confortable, mais largement déconnectée des réalités.

 

Photo symbolique : Sanglier et cerf suivis par un chasseur

 

Chasse, gibier et bien-être animal en Wallonie : une contradiction institutionnelle

 

L’un des exemples les plus révélateurs de cette marginalisation concerne le traitement du gibier.

 

En Wallonie, les animaux sauvages chassables sont gérés prioritairement sous l’angle cynégétique. Leur transfert vers les compétences liées à la chasse traduit une vision utilitariste : ces animaux deviennent des ressources à gérer, à réguler, voire à exploiter.

 

Cette logique entraîne des pratiques dignes du moyen-âge :

 

 

Dans ce cadre, le bien-être animal disparaît au profit d’intérêts liés à la chasse, aux traditions et à certains lobbys particulièrement influents.

 

Concertation et dialogue : une illusion participative

 

Les associations de défense animale sont régulièrement conviées à des réunions de concertation.
Mais trop souvent, ces échanges n’aboutissent qu’à des décisions déjà arbitrées, dictées par des équilibres institutionnels ou politiques.

 

Cette dynamique crée une illusion de dialogue tout en maintenant le statu quo. Elle use les acteurs de terrain et décrédibilise la participation citoyenne.

 

Vers un ministère du bien-être animal en Wallonie, indépendant du jeu politique ?

 

Face à ces constats répétés, une question s’impose : le bien-être animal peut-il réellement être défendu dans le cadre politique actuel ?

 

Sortir le bien-être animal des logiques électorales

 

La création d’un ministère du bien-être animal à part entière, indépendant des cycles électoraux, pourrait constituer une rupture nécessaire.

 

Dirigé par une personne non politisée, évaluée sur base de résultats concrets, ce ministère pourrait s’appuyer sur des données scientifiques, éthiques et environnementales plutôt que sur des compromis électoraux.

 

Une approche transversale pour tous les animaux

 

Un tel ministère devrait défendre l’ensemble des animaux, sans hiérarchie :

 

  • animaux domestiques,

  • animaux sauvages,

  • animaux d’élevage,

  • animaux détenus dans les laboratoires.

 

Leur protection ne devrait plus dépendre de leur utilité économique ou de leur poids politique.

 

Et si le bien-être animal sortait enfin du calcul politique ?

 

La Wallonie pourrait jouer un rôle pionnier en repensant la gouvernance du bien-être animal.

 

À l’heure où les questions éthiques et environnementales occupent une place croissante dans le débat public, maintenir les animaux en marge des décisions politiques devient de plus en plus difficilement justifiable.

 

Ce débat, longtemps repoussé, finira par s’imposer. La question n’est plus de savoir si le système doit évoluer, mais quand.

 

Une responsabilité politique et morale

 

Le bien-être animal en Wallonie n’est pas une affaire de sensibilité individuelle. Il révèle les limites d’un système politique qui peine à protéger ceux qui ne votent pas, mais qui subissent directement les conséquences de ses choix.

 

Tant que le bien-être animal restera soumis aux calculs électoraux, il demeurera secondaire. Le reconnaître comme une responsabilité éthique à part entière constitue désormais un enjeu de crédibilité politique et de progrès sociétal.

Ils sont perdus

#BE2514157 - Luci, chat perdu à Forest - AnimalWeb Belgique

BRU - Luci — Chat perdu à Forest — 21/12/2025

  • Sexe Mâle
  • Couleurs Roux
  • Type de pelage Court
  • Castré/stérilisé Oui
BRU - Luci
#BE2514165 - Penny, chien perdu à Sambreville - AnimalWeb Belgique

WNA - Penny — Chien perdu à Sambreville — 24/12/2025

  • Sexe Femelle
  • Couleurs Noir blanc
  • Type de pelage Poils longs
  • Comportement Amicale
  • Castré/stérilisé Oui
WNA - Penny
#BE2514158 - Chien perdu à Liège - AnimalWeb Belgique

WLG - Chien — Chien perdu à Liège — 20/12/2025

  • Sexe Femelle
  • Couleurs Blanc
  • Type de pelage 3 cm
  • Comportement Craintif
  • Castré/stérilisé Oui
  • Puce électronique Oui
WLG - Chien
#BE2514157 - Bébé, chat perdu à Saint-Gilles - AnimalWeb Belgique

BRU - Bébé — Chat perdu à Saint-Gilles — 21/12/2025

  • Sexe Femelle
  • Comportement Gentille affectueuse jouette
  • Castré/stérilisé Oui
BRU - Bébé

Ils ont été trouvés

#BE2514058 - Chat trouvé à Herstal - AnimalWeb Belgique

Chat trouvé à Herstal — 14/11/2025

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  • Couleurs Blanc et roux
  • Type de pelage Tacheté
  • Comportement Sociable et gourmand
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WLG - Inconnu
#BE2514013 - Chat trouvé à Bonsecours - AnimalWeb Belgique

Chat trouvé à Bonsecours — 03/11/2025

  • Couleurs Roux et blanc
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WHT - Inconnu
#BE2514003 - Chat trouvé à Ixelles - AnimalWeb Belgique

Chat trouvé à Ixelles — 25/09/2025

  • Sexe Mâle
  • Couleurs Gris tigre
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BRU - Inconnu
#BE2513916 - Chat trouvé à Ruisbroek - AnimalWeb Belgique

Chat trouvé à Ruisbroek — 04/10/2025

  • Sexe Mâle
  • Type de pelage Tigré
  • Castré/stérilisé Non
  • Puce électronique Non
VBR - Inconnu